Interview d’Hélène Verhelle : "Ma vie d'avant... Povera"

Au travail Povera Slowdesign 2

Hélène est la fondatrice de Povera Slowdesign en mai 2018 avec l’envie depuis plusieurs années de créer un projet dans le design et la mode durable.

Lorsqu’on lui demande ce qu’elle fait dans la vie, elle répond :

« Je suis slow-designer mode et textile.  Je tiens au terme « slow » car tous les designers n’ont pas cet engagement. Pour moi, être designer de mode, c’est être polyvalent, curieux et innovant. Être slow-designer de mode, c'est être designer de mode tout en étant attentif à l'économie circulaire, à l’environnement et à l'éthique ».

Hélène nous explique les étapes qui l’ont menée à la création de Povera dans l’interview "Ma vie d’avant… ".

 

Quel est votre parcours scolaire ?

J’ai étudié six ans le design de mode et textile. J’ai commencé à découvrir les arts appliqués dès le lycée en faisant un BAC Arts Appliqués à Roubaix, une ville riche de son passé textile. Puis j’ai étudié deux années en BTS Design de Mode pour me former au stylisme. J’ai ensuite poursuivi avec une spécialisation en photographie de mode avec l’idée que le stylisme ne peut pas se passer de la communication et donc de l’image. J’étais alors toujours près de Lille, ma ville d’origine. Je suis ensuite partie deux ans à Lyon, formidable ville textile également, pour suivre un master en design textile. J’ai appris à créer des textiles (maille, tissage, sérigraphie, teinture) à partir d’un fil. C’était génial pour moi de voir cela après avoir utilisé, découpé et cousu des textiles que j’achetais chez des marchands de tissus. Cela m’a aidé à mieux comprendre la matière et ses possibilités. Pendant ce master, j’ai passé cinq mois à Rome, à l’Académie des Beaux-Arts, pour un échange Erasmus. Une autre belle découverte, durant laquelle j’ai pu appréhender le design avec la vision des arts plastiques et non plus celle des arts appliqués. On ne dirait pas comme ça, mais ça change pas mal la finalité des projets : la partie exploratoire du projet est plus poussée dans les Arts Plastiques, en tout cas en Italie. La recherche et l’objet final n’ont pas la même place dans ces deux méthodes. L’une n’est pas meilleure que l’autre, c’est surtout le fait d’apprendre à faire et penser autrement que j’ai trouvé intéressant. D’ailleurs, c’est à Rome que j’ai véritablement appris à prendre le temps… Je suis d’un naturel très actif et je n’avais alors jamais compris l’importance de se poser et de ne rien faire parfois. Peut-être que mon aspiration au « Slow » vient de là. J’ai fini mes études par un master 2 en Stratégie du design à Paris.

 

Votre vie d'avant Povera c'était ?

J’ai alors travaillé un an comme styliste-graphiste dans une maison française, c’est au cours de cette année que le projet Povera a grandi. Je voulais donner un sens à mon travail et participer à la mode durable et au slowdesign.

 

Quel fut le déclic, comment l'idée de créer Povera est-elle venue ?

Assez rapidement dans mes études de design, j’ai pris conscience que l’industrie de la mode était très polluante et j’ai eu l’envie d’agir. C’est lors de mon projet de fin de master en 2016 que je me suis intéressée aux déchets textiles et que j’ai découvert le cas des collants polyamides en interrogeant des centres de tri et de collecte. J’ai repris le projet un an et demi plus tard lorsque j’ai eu l’opportunité d’avoir un stand à la Rue du Made In France.

 

Portrait fun GRDF ©Grégory Brandel

Quel fut l'avis de votre famille, de vos amis ?

Mes proches me soutiennent et trouvent logique mon projet par rapport à mes valeurs. Ils sont pour la plupart assez admiratifs de mon choix, ce qui me touche.

 

De l'envie de créer Povera à sa création, combien de temps en tout et quelles étapes furent les plus dures ?

Comme expliqué avant, l’idée de donner une seconde vie à des biens de consommations mis au rebut était là en 2016 et sa concrétisation s’est réalisée en 2018 lorsque j’ai eu une place à la Rue du Made In France. Entre mars et mai, j’ai dû créer administrativement la structure de mon projet et finaliser l’identité du projet ainsi que faire un stock des produits à vendre. Tout s’est accéléré et ce changement m’a plu.

 

Ce qui a changé du jour au lendemain suite à cette création d'entreprise ?

L’envie de se lever le matin pour travailler et la sensation à certains moments d’agir dans le bon sens.

 

Headband Povera Slowdesign 3

Votre journée type actuelle ?

Il n’y a pas vraiment de journée type… si ce n’est d’être assez connecté (mail, réseaux sociaux…). Étant seule pour le moment sur mon projet, je gère la partie création mais aussi la communication, la commercialisation… Une journée type est un peu être couteau-suisse lorsqu’on est entrepreneure.

 

Quels conseils donner à ceux qui veulent créer leur entreprise ?

Oser se lancer, partager ses idées et accepter tous les avis sur son projet (même si certains sont difficiles à entendre) et se fixer des limites / valeurs auxquelles on ne veut pas déroger. Cela aide à avancer, prendre des décisions et garder une ligne. LOGO POVERA SLOWDESIGNSite Internet

 

https://www.povera-slowdesign.com

 

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Allez les Françaises, Allez les Français – Octobre 2019

Photos mises en ligne avec l’accord de la marque La Povera et Grégory Brandel

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