Interview de Paola Fabiani : "Ma vie d’avant… Wisecom"

Paola Fabiani est la présidente et la fondatrice de Wisecom, le premier centre d’appels en plein cœur de Paris. Wisecom c’est plus de 200 salariés et de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Paola nous en explique les étapes dans l’interview "Ma vie d’avant… ".

Quel est votre parcours scolaire ?

Bac relativement jeune puis la Fac à Assas en économie et un DECF à l’Intec en commençant à travailler en parallèle.

Votre vie d'avant Wisecom c'était ?

Après avoir commencé en tant que téléconseillère complétement par hasard et avoir évolué rapidement dans les centres d’appels pour devenir Directrice des opérations du Groupe Armatis, j’ai par la suite intégré Neuf Télécom en tant que Directrice des ventes au Grand Public.

Quel fut le déclic, comment l'idée de créer la société Wisecom est-elle venue ?

Ce n’est pas vraiment un déclic mais plutôt une envie de toujours un peu comme une évidence.

Quel fut l'avis de votre famille, de vos amis ?

Ma mère a été mon meilleur soutien et ma conseillère spéciale. Elle a toujours été là, même si elle n’a aucune expérience d’entrepreneur : son bon sens, son esprit critique et sa confiance en moi m’ont aidée à chaque instant. A l’heure actuelle, je lui demande toujours son avis quand j’ai une décision stratégique à prendre.

De l'envie de créer Wisecom à sa création, combien de temps en tout et quelles étapes furent les plus dures ?

Entre la définition et la mise en œuvre ce fut assez rapide, quelques mois environ…

Les étapes complexes, avec le recul, il y en a eu plusieurs mais toutes à des degrés de challenge différents :

Trouver des banques évidemment
Trouver des locaux sans bilan, ce qui ne fut pas une mince affaire à une époque où le coworking n’existait pas
Et surtout présenter notre offre de centre d’appels en plein cœur de Paris , convaincre nos premiers clients de la compétitivité de notre modèle, au moment où tout le monde ne parlait que de délocalisation en Tunisie, au Maroc, à Madagascar… !

Ce qui a changé du jour au lendemain suite à cette création d'entreprise ? Votre journée type actuelle ?

Ce qui a changé, c’est d’abord le sentiment de liberté aussi bien en temps qu’en actions, de travailler pour son projet, pour soi. Et très vite on ne compte plus ses heures, son énergie, avec la sensation de vivre à 400 à l’heure entre challenges, réussites, échecs… à chaque jour, sa dose d’adrénaline dont on devient très vite addict !

L’anecdote qui a marqué votre aventure entrepreneuriale.

J’en ai beaucoup, celle-ci nous incarne bien avec humour... Notre premier séjour à Montréal, on arrive juste après Noël pour faire une première virée exploratoire... profitant de l’accalmie saisonnière de notre activité.

Le jour du 31 décembre, par moins 25 degrés, nous voilà partie, 2 filles pleines de volonté et d’enthousiasme, décidant de nous rendre sans rendez-vous faute de joignabilité, directement dans les locaux d’un organisme d’investissement majeur qu’on avait repéré ...

Après être entrée dans les bureaux, essayant de montrer notre présence dans un accueil sans âme, déambulant dans les couloirs à la recherche de quelqu’un ou d’une information, soudain, là, un homme qui apparemment ne s’occupait pas du tout de l’accueil mais de s’avancer sur ses dossiers, nous dit ébahi :

- « Vous aviez rendez-vous ? »,

- « Pas du tout on a tenté de vous contacter, sans réponse donc on s’est dit que le mieux c’était de venir omettant totalement le jour qu’on était ! »

Après quelques minutes de conversation et une bonne dose de convivialité, on a sympathisé en pitchant sur notre projet.

Par la suite nos échanges se sont poursuivis de façon plus classique et il s’avère que ce contact était un des responsables de l’organisation, il nous a obtenu des rendez-vous majeurs dans le développement de notre activité canadienne qui est en cours !

Conclusion de l’histoire ... entreprendre c’est « oser » !

A refaire, concernant votre entreprise, vous referiez quoi ?

Écouter les signaux faibles …

Ce n’est jamais évident de croire suffisamment en son idée pour se lancer en prenant le contre-pied d’un marché mature, en étant en rupture totale avec toutes les tendances actuelles et annoncées mais quand ça fonctionne, c’est excellent.

Quels conseils donner à ceux qui veulent créer leur entreprise ?

Avoir une vraie croyance dans son projet, son talent, en s’inspirant du parcours des grands aventuriers, des pionniers, des idéalistes avec ce petit grain de folie à la Saint Exupéry ou à la Malraux ….

Enfin penser une association un peu comme le secret de l’alchimie qui en mélangeant qualités et défauts de chacun permet de transformer le plomb en or !