Interview de Jennie Burke : "Ma vie d’avant… Fantome"

En 2014, Charles Burke avec sa femme Michèle, son fils Steven et sa fille Jennie lancent la marque Fantome, qui confectionne de la maroquinerie en chambres à air de vélo recyclées.

La marque FANTOME propose une alternative au cuir écologique en confectionnant des sacs et accessoires de maroquinerie utiles et intemporels en chambres à air de vélo surcyclées (càd : réutilisé sans transformation physique de la matière = utilisation de peu d’énergie) !

FANTOME complète sa collection de maroquinerie avec des accessoires de mode en lin français ou coton issu de l’agriculture biologique. Ces deux secteurs, la maroquinerie et le textile, sont conçus pour femmes et hommes, parfois unisexes.

Quel est votre parcours scolaire ?

Nous avons chacun, dans la famille « FANTOME », des parcours scolaires très différents. Pour simplifier l’histoire, disons que rien ne nous prédisposait à devenir « maroquiniers » véganes ;)

Votre vie d'avant FANTOME c'était ?

Nous dénichions tous des nouveaux créateurs pour la boutique de mon père Charles, w.a.n., spécialisée auparavant dans les « artisans recycleurs » made in pas-trop-loin. Elle s’est depuis transformée en boutique 100% Made In France. !

Michèle, ma mère, vendait du matériel dédié aux beaux-arts, Steven, mon frère, n’a jamais cessé de peindre et de travailler en tant qu’illustrateur pour la publicité et pour ma part, je travaillais dans l’orthopédie en tant que couturière spécialisée en prothèse mammaire et créais des poupées de chiffons.

Quel fut le déclic, comment l'idée de créer FANTOME est-elle venue ?

Le déclic est venu lorsqu’une créatrice nous a demandé de reprendre sa marque. Nous aimions ses articles puisque nous en étions distributeurs. Lors de sa proposition, nous étions très intéressés, mais nous voulions également y ajouter notre univers et nos valeurs. Nous avons donc renforcé le côté éco-conçu en enlevant toute la colle qui était auparavant utilisée, nous avons rapatrié la production en France pour faire du local et puis nous avons cherché des matériaux plus respectueux, comme par exemple la feutrine à 50 % recyclée pour la doublure… Il fallait que le style nous ressemble et nous avons finalement un peu tout redéfini pour donner vie à notre propre marque et c’est à ce moment qu’est née FANTOME.

Voici une vidéo qui vous montre une partie de la confection de nos articles, en partenariat avec We Demain.

Quel fut l'avis de votre famille, de vos amis ?

Beaucoup étaient étonnés par le projet, mais tous nous faisaient confiance, sans pour autant penser que la marque irait aussi loin.

De l'envie de créer FANTOME à sa création, combien de temps en tout et quelles étapes furent les plus dures ?

Deux ans pour enfin sortir la toute première collection. Il a fallu premièrement mettre en place un nouveau circuit de récupération des chambres à air, puis monter notre propre atelier de production (car nous n’avons pas trouvé d’atelier de confection souhaitant travailler la chambre à air de vélo en France) et donc se former à la couture de la chambre à air !

Nous étions en création à 360 degrés, en plus de la mise en place de l’image de l’univers FANTOME et de sa première collection.

Ce qui a changé du jour au lendemain suite à cette création d'entreprise ?

Rien n’a été fait du jour au lendemain, nous sommes dans une démarche assez slow.

Mais travaillant en famille, on se connait de mieux en mieux et cela à renforcé nos liens.

Votre journée type actuelle ?

Je crois qu’il n’y en a pas. On a tous des journées qui ne se ressemblent pas vraiment.

À l’atelier, nous produisons en petites séries et en fonction des commandes de nos revendeurs. Les commandes varient de jours en jours et nous nous adaptons. On participe à une petite dizaine de salons par an à travers la France et en Belgique (Paris,

Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille, Roubaix, Bruxelles, Gand… ) ce qui nous permet d’aller à la rencontre de nos clients et expliquer notre démarche. Nous devons également travailler sur les nouveaux modèles en chambres à air et élargir la gamme à d’autres matériaux : nous avons sorti une collection de T-shirt en coton issu de l’agriculture biologique, deux collections de chaussettes en coton bio également, une collection d’écussons à coudre et dernièrement une collection de chaussettes en lin, le tout, Made in France bien évidemment !

Quels conseils donner à ceux qui veulent créer leur entreprise ?

Avoir beaucoup de temps à investir dans son projet d’entreprise, être convaincu à 100% parce que l’on veut faire, avoir de l’endurance et ne pas oublier de s’amuser :)