L'interview "J'ai créé mon emploi" : Virginie Legrand, Communic’passion, Cheffe à domicile

Passer de j'étais prof de lettres et prof d'allemand à la réalisation de son rêve en embrassant une carrière autour de la gastronomie, c’est ce que Virginie nous explique.

Bonjour Virginie, pouvez-vous rapidement nous indiquer votre parcours. 

Après un parcours de 12 ans dans l'enseignement secondaire où j'étais prof de lettres et prof d'allemand j'ai décidé fin 2013 d'embrasser une autre carrière autour de la gastronomie en devenant chef à domicile c'est-à-dire un métier dans l'événementiel culinaire. Être chef à domicile, c’est pour moi une opportunité de laisser des clés aux épicuriens qui voient dans la cuisine des contraintes de temps et de technique. Je propose également de faire la cuisine avec les clients, c’est une démarche d’apprentissage et de transmission du savoir, un reste de l‘expérience didactique sûrement.

 

Qu’est-ce qui vous a amenée à créer votre emploi via Communic’Passion ?

C'est parce que l'on m'a proposé un projet professionnel qui finalement a avorté que je me suis retrouvée à la croisée des chemins à 32 ans ; c'était le moment opportun pour réaliser un rêve qui était en moi depuis longtemps : professionnaliser ma passion de la cuisine.

Ma passion culinaire débordante m’a permis de m’approprier des réflexes spontanés et de créer MON univers.

 

Quel fut l'avis de votre famille, de vos amis ?

Mon mari m'a suivie dans cet horizon professionnel, mes amis n’ont pas cherché à me dissuader ; par contre, pour mes parents, la décision a été compliquée à accepter : passer de salariée à entrepreneur fait toujours peur pour des raisons d'insécurité financière essentiellement.

 

Comment est-ce que vous avez passé le cap concrètement ?

Concrètement, c'est loin d'être compliqué, il suffit de se faire immatriculer : une fois le numéro de SIRET obtenu, c'est là que commence le vrai projet professionnel avec sa contrainte majeure, trouver des clients et enclencher une démarche de prospection commerciale efficace pour parvenir à gagner sa vie avec son projet entrepreneurial.

 

Sous quel statut avez-vous créé Communic’Passion ?

Au début j'étais micro entrepreneur puis je suis passé en SARL il y a 2 ans ; en effet j'ai attendu longtemps avant de franchir le pas de la société avec toutes les charges qui incombent à ce statut.

 

Quel a été votre investissement (temps, formation, argent) ?

Étant passionnée depuis longtemps (et très impatiente aussi ! -rires), je n'ai pas voulu me former, je suis donc autodidacte : je me suis lancée dans un métier académique sans passer par la porte des écoles, je n'ai pas de CAP mais je savais au fond de moi que j'avais toutes les ressources nécessaires pour arriver à me faire une place. J'ai demandé un microcrédit à l'organisme ADIE pour démarrer et acheter le matériel de bureautique adapté, ainsi que le matériel concret avec des couteaux et des ustensiles de travail. Sans aucun doute, le plus gros investissement a été mon temps pour me structurer, pour m'adapter à la situation d'entrepreneur, pour trouver mon réseau et pour m'installer confortablement dans ce métier exigeant.

« Être entrepreneur, c’est avoir le goût d’inventer sa vie. » (Alain Bouchard)

De l'envie de créer CommunicPassion à sa création, combien de temps en tout et quelles étapes furent les plus dures ?

La marque a été créée en décembre 2013 mais j'ai réalisé mon premier dîner à domicile en mars 2014 J’ai donc fêté mes 10 ans en mars 2024 !

Plusieurs étapes ont coché les cases de mon calendrier après la création : le démarrage de la prospection, la communication sur les réseaux sociaux, le réseau qui s’étoffe, la créativité qui s’émancipe, les shootings qui s’enchaînent, les évènements qui se multiplient, le bouche-à-oreille qui fonctionne.

Ce qui est dur, c’est la constance, la discipline, les sacrifices et la confrontation avec ceux qui n’ont pas la même vision de l’engagement.

 

Avez-vous eu du mal à trouver des clients ?

Au début, je suis passée par une agence de référencement qui mettait en lien les clients et les chefs. J’ai travaillé avec eux pendant deux ans, les missions étaient fluides et j’ai, peu à peu, gagné en confiance et suis partie démarcher seule. C’est énormément de temps pour rencontrer, se rendre visible, en physique ou en digital. Il ne faut pas lâcher la persévérance, et, surtout, fidéliser les convaincus ! Prospecter, c’est loin d’être une sinécure mais il faut aussi savoir prendre conseils et s’entourer pour avoir les réflexes adéquats. Se créer une réputation prend du temps, c’est incontestable. S’inspirer en se démarquant est incontournable. C’est primordial de définir son client idéal pour optimiser sa communication et, par conséquent, son attractivité.

 

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez dû faire face ?

-  La confiance en soi pour se sentir légitime dans un métier exigeant quand on ne fait pas partie du « sérail »

-  La pression physique et mentale pour avancer sur ce chemin escarpé de l’entrepreneur qui doit être multi-casquettes

-  Le jugement de ceux qui veulent nous ralentir dans notre saine ambition : il y aura toujours autour de vous des esprits grincheux et jaloux qui vous critiqueront. Il y aura toujours face à vous des sceptiques et des contradicteurs.

Mais, si vous travaillez suffisamment sur vos forces et vos objectifs, rien ne viendra brouiller votre envie d'explorer le monde à votre façon

 

Créer sa boîte, c’est du bonheur ou du stress ?

Créer sa boîte, c’est vouloir être indépendant, vouloir s’émanciper de l’autorité qui peut étouffer notre créativité, c’est vouloir laisser une empreinte, vouloir cheminer à notre rythme et gérer notre emploi du temps au gré de nos opportunités.

C’est à la fois du bonheur et de la fierté parce que c’est une vraie richesse d’être et de (se) construire.

C’est en même temps du stress car il faut être sur tous les fronts et ne compter que sur soi-même.

Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui aimeraient passer à l’acte comme vous ?

Je vous livre mon credo : « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. » (Sénèque)

J’aurai plusieurs préconisations : à la fois bien s’entourer, construire un réseau, et s’éloigner des personnes nocives de son entourage.

Depuis des années, si mon activité est rémunératrice, c’est le fruit d’un travail acharné !

Il faut être responsable : avoir conscience qu’il y a des choses nouvelles à gérer, comme l’administratif, la communication digitale… et le faire consciencieusement ! 

Pour moi, il est primordial de rester dans une attitude positive, en ayant confiance en son projet.

Je suggère aussi de ne pas s’enfermer dans son travail quotidien mais plutôt de s’occuper dès le départ de tous les autres aspects de son entreprise, pour prendre un peu de recul. 

 

Virginie, pour finir, beaucoup d'entrepreneurs disent que lorsque l’on vit d’un travail passionnant, on n’a tout simplement plus l’impression de… travailler ! Est-ce vrai ?

Cette affirmation m’a toujours interpelée et je reste ainsi très nuancée :

Évidemment, quand on travaille pour nourrir sa passion, tout semble plus fluide, plus naturel et donc plus agréable. Depuis 10 ans, je me sens épanouie, voire même accomplie de suivre la trajectoire qui me correspond. Créer et voir son entreprise évoluer apporte une satisfaction qui dépasse la simple notion de travail. Obtenir la reconnaissance de ses clients, de ses partenaires et de ses pairs est très gratifiant.

Mais le travail, aussi passionnant soit-il, revêt aussi des points négatifs et handicapants : la charge mentale est colossale, les défis financiers et les imprévus tout autant. Même avec de la passion, la gestion des clients ou de la concurrence rendent le travail stressant et parfois exténuant.

Par ailleurs - et ce n’est un secret pour personne - un entrepreneur travaille souvent sans compter les heures, ce qui peut créer de la fatigue et nuire à son bien-être.

Malgré tout, je n’ai jamais regretté ce choix !

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Allez les Françaises, Allez les Français – Février 2025

Photos mises en ligne avec l’accord de Virginie Legrand - Communic’passion

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Olivier Marone