Interview "Egalement Champion" de Michel Conte, Champion du monde vétérans de judo dans la catégorie des moins de 60 kg

UNE Michel Conte Champion du monde de judo vétéran 60

 

Aujourd'hui nous vous proposons de découvrir l'interview de Michel Conte, éducateur sportif en institut médico-éducatif auprès d'enfants atteints de handicap mental, qui est devenu en octobre 2019 Champion du monde vétérans de judo dans la catégorie des moins de 60 kg à Marrakech.

 

Bonjour Michel, peux-tu te présenter rapidement ?

Je m'appelle Michel Conte.

Je suis éducateur sportif en institut médico-éducatif auprès d'enfants atteints de handicap mental depuis 28 ans.

Je suis aussi professeur de Judo au Judo club Millois que j'ai créé depuis 31 ans aujourd’hui.

Dans la vie, je suis papa de deux magnifiques garçons. Florent, infirmier de 26 ans ceinture noire de judo et Romain, étudiant de 16 ans, ceinture marron, et je serai  bientôt papy d'un petit Andréa qui me comble déjà de bonheur.

Je pratique le judo depuis l’âge de 12 ans. Je l'enseigne aussi depuis mes 18 ans, toujours dans le même club, aux Milles, près d'Aix en Provence.

 

Michel, peux-tu tout d’abord nous présenter ta discipline, le judo catégorie vétérans ?

Le judo est un art martial où le but est d'utiliser la force de son adversaire pour le faire chuter, si possible sur le dos, ce qui met un terme au combat.

On peut aussi gagner les combats au sol en l'immobilisant sur le dos durant 20 secondes ou en le forçant à abandonner le combat par étranglement ou clef de bras à partir de la catégorie cadets (14ans).

La catégorie Vétérans est de plus en plus représentée que ce soit dans les clubs, sur le circuit national ou les championnats internationaux.

Les judokas vétérans actuels sont de vrais passionnés. Le niveau des compétitions monte d'année en année. Il arrive de plus en plus souvent de rencontrer d'anciens champions de la catégorie élites.

Les compétiteurs vétérans sont actuellement extrêmement bien préparés. Pour ma part, mon entrainement représente une quantité de travail pouvant atteindre trois séances quotidiennes par jour à certains moments de ma planification annuelle.

Je dois être prêt techniquement mais aussi physiquement et mentalement. Mon travail hebdomadaire est constitué de séances de judo au pôle France d Marseille, comme dans mes belles années de section sport étude, sauf que j'y suis aujourd’hui plus âgé que la plupart des entraîneurs.

Je m'entraine aussi avec mes élèves au judo club Millois deux fois par semaine et au Kodokan ciotaden 2 fois par semaine sous la houlette de Jean-Marie Demelas, avec mes partenaires internationaux vétérans, tous médaillés internationaux, Marjorie Garcia, Jean Luc Garcia, Ali Khirredine et Yacine Ghediri.

Le reste de ma préparation est constitué de séances de musculation pure, de crossfit, de course à pied et de vélo.

Je ne m'ennuie pas beaucoup…

 

Comment es-tu arrivée au judo ?

J'ai découvert le judo à 6 ans avec mon grand-père qui souhaitait me voir pratiquer un sport de combat. Malheureusement, mes parents pensaient le judo trop violent pour leur petit garçon fragile…

C'est un ami de mon père qui a réussi à les persuader de m'y inscrire, sept ans plus tard…

 

Intéressé par d'autres sports avant le judo ?

On ne peut pas dire que j’étais vraiment intéressé par un autre sport, mais je n'avais pas tellement le choix.

Pour suivre mes copains les mercredis et vendredis mes parents me laissèrent gentiment réfléchir entre le football et le catéchisme.

Alors j'ai poussé le ballon rond sans grande conviction ni réel plaisir quelques années.

 

Ton premier souvenir "judo" ?

Mon premier souvenir de judo, le plus fort, restera ce fameux jour où à l’âge de 12 ans, mon grand-père me ramena au club marseillais de saint Marcel, sous la direction de Mr Alain Vacquier qui m’a fait passer un à une toutes mes ceintures, jusque a la noire .Je me revois encore pousser les grandes portes battantes de l’entrée, au-dessus desquelles était écrit « soyez les bienvenus » en idéogrammes japonais. J'ai ensuite vu ce brouhaha d’enfants qui grouillaient et se bagarraient bizarrement avec leurs kimonos blancs, l'odeur des tatamis en paille de riz mêlée à l'odeur âcre des kimonos d'antan et l'odeur de transpiration.

Ça sentait bon la liberté d'action et l'engagement. C'est ça que je voulais faire, c’était déjà une certitude. Ce soir-là, j'avais trouvé mon sport pour la vie.

 

Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?

Il est difficile de vous dire ce qui me plaît dans ce sport. Tout me plaît, même si je préférais la simplicité des anciennes règles de combats aujourd’hui très aseptisées.

L'engagement total, le petit qui peut vaincre le fort, le jeu d’échec permanent…

 

A quel moment as-tu pris conscience que tu pouvais remporter des titres internationaux ?

Je n'ai jamais douté de pouvoir me situer tout en haut du classement international. Je m'entrainais déjà tous les jours et encore le soir dans ma chambre…

Jamais je n'ai pensé ne pas y arriver.

Puis les années sons passé, les blessures, les enfants, la famille, le travail… Il fallait se rendre à l’évidence, ce n’était plus possible.

Jusqu'au jour où je n'ai plus été d'accord. Après 8 ans sans entraînement, j'ai repris les compétitions, j'ai gagné le championnat régional 3eme division, à 38 ans.

Et me voilà reparti avec pour idée de tenter ma chance en catégorie vétérans dans le but d'en ramener une médaille européenne et une médaille mondiale.

Aujourd’hui cela fait 7 médailles européennes et 5 mondiales.

Je prends un réel plaisir à me préparer, à souffrir à l'entraînement, à progresser toujours plus, à voyager, a participé aux stages d'entraînement que je m'impose, au Japon chaque année.

Même si cela est difficile, quelques sponsors fidèles et mes employeurs  me le permettent, il est hors de question pour moi de trahir leur confiance, je ferai toujours de mon mieux, je ne sais pas faire autrement.

 

Michel Conte médaille

 

Qu’est-ce qui te fait lever le matin ? Qu’est-ce qui te motive ?

La raison qui me fait lever chaque matin très tôt pour mon premier entraînement quotidien, c'est la même que me pousse à ma pause de midi à répartir m’entraîner ou m’emmène chaque soir sur un tatami…

J'ai faim de victoires, et cet appétit est toujours aussi fort malgré le temps qui passe.

 

La personnalité que tu rêverais de rencontrer ?

Je reverrai peut être de rencontrer Mr Thierry Rey, notre première grand champion français dans ma catégorie. Nous avons déjà croisé nos judogis une belle et lointaine soirée, mais j'aimerais lui poser d'innombrables questions. Il est un grand exemple pour moi.

 

Qui vas-tu voir le plus souvent pour des conseils ?

Pour des conseils, je vais voir mon professeur, Mr Jean Marie Demelas. À tout âge et chaque jour il faut savoir tirer les leçons des meilleurs inspirateurs. Pour moi, c'est lui.

 

Le meilleur conseil qu'on t’ait donné ?

Vas-y amuse toi, sois le judoka complet dont tu rêves.

 

Quelle est ta plus grande fierté jusqu’à aujourd’hui ?

Me savoir sincèrement et passionnément impliqué dans la voie de la progression permanente.

 

Ton meilleur moment sur un tatami ?

Mon meilleur moment sur un contre que je réussis à placer à 7 seconde de la fin de ma finale du championnat du monde, cette année, à Marrakech…

 

Le pire moment ?

Tous mes combats perdus. Je reconnais encore très bien aujourd’hui dans une foule, les gars qui ont réussi à me battre, il y a plusieurs dizaines d’années.

 

Es-tu de nature stressé ? Et comment fais-tu pour faire diminuer ce stress ?

J’étais de nature stressée. Maintenant c'est fini.

Je participe à un programme de préparation mentale pour athlètes de haut niveau à l’Académiede la haute performance avec Mr Pierre David, ancien boxeur de haut niveau.

Tout est facile et agréable maintenant.

 

As-tu un rituel avant une compétition / un combat ?

J'ai beaucoup de rituels que je garderai secrets avant mes combats.

Le  dernier sera de me gratter l’intérieur des mains et sous les pieds, interdiction de rire😄

 

Michel Conte combat

 

Ton plus gros coup de gueule sur un tatami.

Jamais de coup de gueule sur un tatami, jamais.

Ma plus grande contrariété a été de me faire voler ma victoire en place de 3eme du championnat du Monde 2014, ce qui a entraîné ma plus grande colère. Qui elle-même m'a emmené jusqu’à ce titre de champion du monde, aujourd’hui…

Alors merci.

 

Ta principale qualité ?

Je ne lâche jamais rien. Être perfectionniste.

 

Ton pire défaut ?

Ne jamais rien lâcher, d'abord je réussis, ensuite je m'arrête …

Ou pas…

 

Une qualité que tu apprécies chez les autres ?

L'honnêteté.

 

Une devise ?

Seul le travail paye.

 

Ton expression favorite ?

Il me reste tout à apprendre, de chacun, chaque instant.

 

As-tu un surnom ?

Mitchou.

 

Ton plat préféré ?

C'est le repas que je fais juste après la pesée, à chaque compétition, quoi qu'il y ait dans l'assiette.

 

Ta boisson préférée ?

Je vais être obligé de dire le saké chaud, même si c'est assez rare, et que tout ce qui se passe au Japon reste au Japon😁

 

Si tu étais un acteur ?

Peut-être Louis De Funès.

 

Michel conte c

 

Ton film préféré ?

Rocky 2.

 

Ta série préférée ?

Les têtes brûlées.

 

Si tu étais un humoriste ?

Encore Louis de Funès.

 

Si tu étais une chanson ?

J'irai au bout de mes rêves de Jean Jacques Goldman.

 

Un livre de chevet ?

La pierre et le sabre suivi de La parfaite lumière.

C’est livres raconte la vie romancée du célèbre Miyamoto Musashi.

 

Avec quelle personne célèbre partirais-tu en vacances ?

Je partirai en vacances avec Mike Horn.

 

L’appli indispensable et pourquoi ?

Facebook.

 

Une émission télé ?

L’émission de télé… c'est loin mais les Jeux sans Frontières.

 

Regardes-tu du sport à la télé, si oui, lesquels ?

Le sport à la télé, oui, le judo bien sûr.

 

Ton petit plaisir un peu honteux ?

Mon petit plaisir honteux… Piquer un carreau de chocolat le soir à ma chérie, alors que je suis au régime…

 

Qu’emmènes-tu sur une île déserte ?

Sur une île déserte, j’emmènerai… mes lunettes de soleil.

 

Si tu étais une partie du corps ?

Si j'étais une partie du corps ce serait le cerveau.

 

Michel Conte

 

Si tu devais changer une chose chez toi, une seule, quelle serait cette chose ?

Si je devais changer quelque chose chez moi, je souhaiterais être plus joyeux.

 

As-tu un autre sport favori ?

Un autre sport favori, oui la préparation physique.

Ça tombe bien.

 

À quoi penses-tu avant de t’endormir ?

Avant de m'endormir, j'essaye de ne pas penser, je lis toujours.

 

Quels sont tes objectifs pour l’avenir ?

Gagner le titre européen, gagner les World Master Games, et recommencer…

 

Des personnes que tu aimerais que nous interviewons ?

J'aimerais bien une interview de Mr Teddy Riner.

 

La question que j'aurais aimé que vous me posiez ?

Pourquoi fais-tu tout ça ?

 

 

Allez les Françaises, Allez les Français – Décembre 2019

Photos mises en ligne avec l’accord de Michel Conte

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