L’interview "Parcours" de Didier Meillerand, président fondateur de l'association "Psychodon"

L’interview "Parcours" de Didier Meillerand, président fondateur de l'association "Psychodon" dont le but est d'accompagner, soutenir, sensibiliser sur les maladies psychiques, pour faire bouger les lignes, sortir des tabous et des non-dits.

Monsieur Meillerand pouvez-vous vous présenter et nous expliquer brièvement votre parcours.

Je suis marié et j’ai trois enfants. J’ai un double parcours en parallèle d’enseignant et de journaliste économique depuis 25 ans.

Quel a été le cheminement pour arriver à la création de Psychodon ?

La création du PSYCHODON émane de mon parcours d’enfant : j’ai grandi avec un frère souffrant de troubles schizophréniques.

J’ai constaté dans mon travail qu’il existait des similitudes entre les troubles psychiques et les situations professionnelles dans lesquelles je me retrouvais. C’est ce que je raconte dans le livre “La poire en bois, Grandir avec un frère schizophrène”.

Quel est son but ?

L’association PSYCHODON a une mission clairement définie : Accompagner, soutenir, sensibiliser sur les maladies psychiques, pour faire bouger les lignes, sortir des tabous et des non-dits.

Cette création a-t-elle été dure ? Si oui comment avez-vous réussi à surmonter les difficultés ?

Le plus difficile a été de fédérer les acteurs du champ de la santé mentale, qui sont tous “éclatés” dans leur plaidoyer et leurs actions. Il a fallu beaucoup travailler, convaincre une à une les associations, les fondations. La seule solution pour que les lignes bougent vraiment est qu’il existe en France un grand PSYCHODON comme il existe un Sidaction. Pour réussir il faut s’unir et agir tous ensemble.

Quels ont été les moments clés de votre évolution ?

En ce qui me concerne, la sortie de mon livre La Poire en bois, Vivre la maladie psychique a été une étape clef. Je me suis senti en capacité de témoigner. Cette prise de conscience m’a donné la confiance pour créer une marque dédiée à la destigmatisation du handicap psychique : le PSYCHODON.

Pourquoi le nom de Psychodon ?

Le nom de PSYCHODON a été choisi parce qu’il existe deux objectifs. Psycho, c’est sensibiliser pour déstigmatiser la maladie psychique auprès du plus grand nombre; et Don, c’est collecter pour participer et générer de nouveaux moyens pour les associations et fondations du secteur de la santé mentale.

C’est aussi une façon d’insérer la maladie psychique au même titre que les autres maladies portées par le téléthon ou le Sidaction.

Quelles sont vos réalisations et les actions phares de Psychodon ?

Dans notre démarche de destigmatisation de la maladie psychique je crois que nous pouvons être fiers d’avoir pu rassembler sur cette cause : Olivia Ruiz pour la première édition, puis en 2019 Les Fatals Picards, Dave, Yannick Noah à l’Olympia. Ces personnalités très emblématiques, nous ont aidés à situer la maladie psychique auprès du plus grand nombre. C’est un enjeu de taille puisque 12 millions de Français souffrent de troubles psychiques.

Combien de membres de bénévoles compte votre association ?

Nous ne sommes pas une association ayant vocation à déployer un grand nombre d’adhésions. Nous travaillons avec un comité des parties prenantes qui rassemble des associations dans les trois champs : Accompagnement des familles des malades, Prévention, Recherche comme l’UNAFAM, Falret FondaMental, Denicker, SantéMentale, les funambules.

Quelles sont ses ressources ?

Les ressources financière de l’association Psychodon émane des membres fondateurs : fondation SISLEY d’ORNANO, groupe VIVENDI, Fondation de France. Nous nous appuyons sur un très grand nombre de prestataires qui nous offrent leurs compétences en mécénat : communication, relation presse, production audiovisuelle…

Quel est votre rôle ?

Je suis actuellement président fondateur de l’association PSYCHODON. Cela peut d’ailleurs évoluer.

Comment faites-vous pour vous faire connaître ?

Pour nous faire connaître nous faisons chaque année de la publicité sur les INDÉS RADIOS, sur les chaînes de télé du groupe Canal+, des inserts dans la presse, dans les revues du champ concerné, des affiches dans le métro. Cette année, nous sommes associés à des événements pour destigmatiser dans des communautés spécifiques comme les Salons Solutions Ressources Humaines, les salons Art shopping les Eurockéennes. Nous soutenons la sortie d’un film prévue au printemps 2020. Et surtout, nous organisons un grand concert chaque 12 juin à l’Olympia.

Quelles sont vos ambitions et projets futurs pour Psychodon ?

Au stade où nous en sommes, il s’agit de maintenir le cap dans le cadre d’un plan triennal. Nous avons réservé l’Olympia le 12 juin pour les trois années à venir. Un moment fondateur de la marque Psychodon afin de situer la maladie psychique comme un défi de santé majeur pour tous et dans l’inconscient collectif. Car même si les choses évoluent, la santé mentale n’est toujours pas une cause très visible auprès de tous, parce qu’elle met chacun face à ses fragilités.

La grande qualité qu’un responsable associatif doit posséder ?

À mon sens, il doit être en capacité de fédérer des organisations et des personnes qui ont toutes des singularités propres et légitimes et tout mettre en œuvre pour travailler ensemble.

Votre plus grande joie en tant que président de cette association ?

Ma plus grande joie est d’avoir vu s’allumer les lettres rouges sur la façade mythique de l’Olympia le 12 juin 2019 : PSYCHODON vivre la maladie psychique. Enfin cette cause était placée au cœur de la vie de tous.

Ce que le monde associatif peut apporter à notre société ?

Le monde associatif en France, et à son échelle Le PSYCHODON souhaite y participer, est une grande richesse pour le lien social sur les territoires. Comme vous le savez, c’est une spécificité française : un Français sur deux est engagé dans une association. Au fond ce qui est formidable, c’est que les Français ont un cœur grand comme ça !

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