L’interview “J’ai créé mon emploi” : Hélène Persod et OlfaPhily

Hélène Persod créatrice de son emploi via la société OlfaPhily, activité de prestation de conseils et de formation autour du marketing olfactif et du marketing polysensoriel, inaugure notre nouvelle rubrique “J’ai créé mon emploi”.

Hélène, pouvez-vous rapidement nous indiquer votre parcours.

J'ai travaillé pendant plus de 20 ans dans des grands groupes en marketing et gestion de la relation client au sens large. Au bout d'un moment je ne trouvais plus de sens ce que je réalisais quotidiennement et qui me demandait beaucoup d'énergie

Qu’est-ce qui vous a amené à créer votre emploi via OlfaPhily ?

C'est pourquoi j'ai décidé de reprendre ma vie professionnelle en main. J'ai pu bénéficier d’un plan d'accompagnement et j'ai cherché alors dans quoi et comment entreprendre.

Quel fut l'avis de votre famille, de vos amis ?

Cette démarche a tout d’abord particulièrement inquiété ma famille qui a plus une tradition de fonctionnaires… cela a même conduit à l'explosion de mon couple.

Comment est-ce que vous avez passé le cap concrètement ?

J'ai décidé de me faire accompagner : j'ai trouvé des locaux mais aussi l'accompagnement et un écosystème vraiment génial dans une pépinière d'entreprises qui m'a accompagnée pendant près de 4 ans.

Sous quel statut avez-vous créé OlfaPhily ?

Au démarrage OlfaPhily® et OlfaGones® c'était une gamme de parfums d'atmosphère, en quelque sorte des madeleines de Proust de la région lyonnaise. Il s’agissait de concevoir et fabriquer des produits avant de les distribuer. C'est pourquoi il me fallait déduire la TVA des achats de matières premières d’où le choix de la forme juridique de SARL. Et puis comme je n'arrivais pas à rentabiliser mon affaire (en fait les Français veulent du made in France mais ils ne sont pas prêts à en payer le prix), j'ai fini par liquider l'entreprise.

Dans cette deuxième étape, j'ai gardé les marques OlfaPhily® et OlfaGones® qui étaient à mon nom et j'ai “pivoté” vers du marketing olfactif c’est-à-dire que j’ai réorienté l’activité vers des prestations de conseil et de la formation autour du marketing olfactif et du marketing polysensoriel.

De quoi s’agit-il ? En gros c’est comment aider les marques ou les artistes à compléter leur identité en créant des ambiances, des atmosphères ou des immersions au travers des 5 sens et notamment de l'olfaction qui est un sens très puissant sur le plan émotionnel et la mémorisation.

Quel a été votre investissement (temps, formation, argent) ?

Toute cette aventure m'a demandé énormément d'énergie en plus d’un investissement initial assez conséquent. Mais au final cela m'a permis de développer un nombre incalculable de compétences nouvelles et surtout de rencontrer des gens vraiment exceptionnels.

De l'envie de créer OlfaPhily à sa création, combien de temps en tout et quelles étapes furent les plus dures ?

Créer sa propre entreprise demande beaucoup de temps. J'ai commencé le projet en 2015, nous sommes 7 ans après et il est toujours en train de grandir, de mûrir, d'évoluer au gré de mes envies et de mes rencontres. Les étapes les plus difficiles ont bien entendu été celles où il a fallu liquider l'entreprise qui a coïncidé avec la période où je me suis séparée de mon ex-conjoint. Au final je ne regrette rien car c'est un processus qui m'a permis de m'épanouir et de vivre ma vie comme aujourd'hui.

Avez-vous eu du mal à trouver des clients ?

Oui bien sûr : les premiers clients sont extrêmement difficiles à trouver. Cependant grâce au marketing digital aujourd'hui un tout petit entrepreneur a accès de fait au monde entier, pour peu qu'il sache utiliser ces outils.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez dû faire face ?

Les principales difficultés de tout entrepreneur je crois c'est :

- comment générer de la visibilité au démarrage,

- comment faire financer cette activité qui était somme toute atypique et donc pas finançable par les circuits bancaires traditionnels,

- et puis la solitude de l'entrepreneur mais ça, grâce à la pépinière d'entreprises, j'ai su assez vite gérer.

Créer sa boîte, c’est du bonheur ou du stress ?

Créer sa boîte c’est du stress mais c'est surtout et avant tout du bonheur… Comme quand tu fais un bébé, ça ressemble en fait…

Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui aimeraient passer à l’acte comme vous ?

Essayez, lancez-vous, parlez de votre idée autour de vous, faites-vous accompagner, n'ayez pas peur de réussir, n'ayez pas peur non plus de l'échec, lancez-vous, lancez-vous, lancez-vous… peut-être pas à pas pour consolider les choses au fil du temps.