Interview "Egalement Championne" de Marie Bochet, skieuse handisport : huit titres paralympiques, vingt titres de championne du monde
À tout juste 16 ans, Marie se retrouve aux Jeux Paralympiques de Vancouver en 2010. Quatre ans plus tard, elle cumule 4 médailles d’or à Sotchi. À 20 ans, elle s’impose sur les 4 quatre disciplines : descente, super-combiné, Super-G et Slalom géant. Un exploit sans précédent chez les tricolores. C’est la première athlète française à réaliser ce palmarès impressionnant aux Jeux Paralympiques. Rencontre avec notre championne.
Bonjour Marie, peux-tu te présenter rapidement ?
Je m'appelle Marie Bochet, j'ai 26 ans, j'habite en Savoie, je suis originaire du Beaufortain et je pratique le ski alpin à haut niveau en handisport depuis l'âge de 12 ans, le jour de mes premiers Championnat de France en handisport. Depuis j'ai participé aux Jeux Paralympiques, trois fois, aux Championnats du Monde et aux Coupes du Monde. J'ai gagnée huit médailles d'Or aux Jeux, 21 titres en Championnat du Monde et 98 victoires en Coupe du Monde.
Marie, peux-tu tout d’abord nous présenter ta discipline, le ski handisport catégorie "Debout" ?
C'est le ski alpin adapté pour les personnes en situation de handicap et donc pour cela on respecte les mêmes règles que le ski valide pour ce qui est des tracés, c'est à dire les normes FIS, donc on ski exactement dans les tracés sur des pistes homologuées comme pour les skieurs valides sauf que les résultats sont organisés de différentes façon parce que l'on court contre tout les handicaps qui existent et donc il y a trois podiums par genre qui sont décernés à chaque compétition, donc trois podiums pour les hommes, trois podiums pour les femmes, un podium pour les skieurs malvoyants, un podium pour les skieurs debout et un podium pour les skieurs assis. Et donc en fait dans ces trois grandes catégories, il y a des sous-catégories, moi je suis dans la grande catégorie debout mais dans la sous-catégorie LW682, un grand code pour dire que je suis amputée ou malformée en dessous du coude d'un de mes deux membres et donc par rapport à cela j'ai un coefficient qui s'ajoute à mon temps et qui donc m'enlève un petit peu de temps à chaque manche en fonction d'autres handicaps. Donc pour ma part je suis en temps réel dans toutes les disciplines, les cinq disciplines du ski alpin - le géant, le slalom, le super G, le super-combiné et la descente, et ce sont les handicaps plus lourds qui vont avoir des coefficients plus importants et donc des secondes retirer pour être classés sur le même podium que moi. On court donc tous ensemble mais il y a ces coefficients qui permettent de lisser un peu les handicaps et qui nous permettent de nous classer selon plusieurs codes et qui nous permettent de concourir de façon la plus équitable possible.
Comment es-tu arrivée à faire du ski ?
Assez naturellement. J'ai grandie à Villard-sur-Doron avec mes frères et sœurs et en fait il y a vingt minutes de la maison, trois stations : Les Saisies d'un côté, les Cotamines et Arêches. Et donc en fait cela fait parties des sports scolaires, le ski alpin , le ski nordique aussi et moi j'ai suivi les traces de mon grand frère, Léo, qui après avoir pris ses premiers cours avec l'école a intégré le club de sports des Saisies et j'ai commencé à suivre la trace de mon grand frère en allant au ski club des Saisies.
Intéressé par un autre sport à l’époque ?
Oui, par plusieurs sports. De toute façon, les enfants, on est soit plutôt sportif, créatif ou artiste et moi j'ai eu la chance d'avoir des parents qui nous ont un peu ouverts à tout : on étaient au ski club d'hiver mais aussi au tennis, à la natation et donc j'ai pratiqué beaucoup de sports. J'ai fait de la musique aussi et en fait c'est drôle, parce que l'on a tous choisis un peu des voix différentes dans la famille. Mes deux sœurs sont plutôt aller vers la musique. Avec mon frère nous sommes allés vers le sport mais sans obligation. On nous a ouvert un peu les horizons. Donc j'aimais à peu près tout. L'idée c'était surtout de se retrouver avec les copains, car dans une petite vallée on se connaissait à peu près tous et c'était surtout le fait de se rassembler qui était chouette et en plus on pratiquait soit du sport soit de la musique, donc des activités plutôt ludiques.
Ton premier souvenir "ski" ?
C'est pas évident. C'est pas évident parce que tout le monde s'attend à ce que ce soit le premier jour où l'on a mis les skis mais on a commencé très tôt, donc c'est vrai, les souvenirs sont un peu flous de cette période là. Je pense que c'est mes premiers championnat de France handisport, parce que c'était le début de cette grande aventure et donc c'était à Val Thorens. C'était au lendemain des Jeux de Turin 2006 et j'avais tout juste douze ans, dans ce milieu et tout les grands qui rentrer des Jeux avec des médailles. J'avais des grands yeux qui pétillaient devant ces immenses champions et moi je commençais ma carrière. Je me souviens bien de ce week-end de Val Thorens où ma maman m'avait accompagné.
Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?
C'est une question que j'essaie de me poser tous les jours pour savoir si il me plaît toujours, c'est ce qui me guide aujourd'hui et ce qui me plaît, ce sont les sensations de liberté que je ne ressens que sur les skis. On est tout seul, ça dure très peu de temps et les coachs ne peuvent plus vraiment intervenir et pendant une minute trente on est seule aux manettes et on a toutes les responsabilités sur les épaules et c'est aussi terrifiant que bouleversant et excitant.
A quel moment as-tu pris conscience que tu pouvais remporter des titres internationaux ?
A ma première victoire en Coupe d'Europe où je me suis dit : "Tu es capable de gagner des courses à l'International et donc le prochain niveau c'est les Coupes du Monde" et puis quand j'ai commencé à gagner les Coupes du Monde je me suis dis, là du coup je peux peut-être gagner aux Jeux. En fait c'est un enchaînement et c'est donc ma première victoire en Coupe d'Europe qui à ouvert les vannes.
Peux t'on vivre du "ski handisport" ?
Oui, parce que c'est mon cas aujourd'hui. Mais j'en vis grâce à une aide hyper importante de l'Armée. En France, nous ne sommes pas professionnaliser par nos Fédérations comme peuvent l'être les athlètes américains ou canadiens par exemple, et en fait, l'Etat pour soutenir ses athlètes a ouvert des contrats. Moi je suis civile de la Défense parce que en tant qu'"handi" je ne peux pas être militaire mais voilà j'ai un contrat avec l'Armée de Terre avec le CNSD (Centre National des Sports de la Défense) qui salarie plusieurs athlètes de haut niveau handis comme valides qui en fait nous offre plus qu'une rémunérations, un statut social. C'est à dire, un statut de salarié avec donc une Sécurité Sociale que l'on a pas dans notre pratique en tant que sportif de haut niveau et nous permet aussi de cotiser parce que finalement une carrière de sportif elle s'arrête souvent à trente, trente cinq ans et ils nous manques donc quelques années de cotisation, parce que nous ne sommes pas reconnus comme professionnel et c'est donc une aide hyper importante. Et puis moi, j'ai la chance d'avoir des partenaires privés aussi qui complètes cela et qui font que je peux vivre assez sereinement et pratiquer ma passion et mon travail sans soucis financier. Mais cela c'est grâce à des résultats. Donc souvent aux début on galère fort. Quand on est sportif de haut niveau c'est compliqué d'arriver à un stade où on en vie que cela soit en handisport où en valide.
Qu’est-ce qui te fait lever le matin ? Qu’est-ce qui te motive ?
En ce moment, en plein confinement, pas grand chose. Non mais ma pratique : on se lève tôt pour aller au ski, c'est la pratique du ski, retrouver le contact avec la neige qui fait que je me lève avec le sourire le matin. Et puis ce qui me motive, c'est qu'aujourd'hui, mon travail c'est ma passion donc il n'y a pas besoin de beaucoup plus pour être motiver pour se lever.
Comment s’organise ta saison sportive ? Peux-tu nous décrire une journée type ?
C'est compliqué, parce qu'en fait... il n'y a pas vraiment de journée type sur les skis, parce que c'est un sport d'extérieur qui demande beaucoup d'adaptation, donc, souvent les plans que l'on fait la veille sont perturbés. En fait l'idée c'est que la saison s'arrête fin mars, début avril. Le mois d'avril, c'est un mois un peu plus calme mais c'est un mois où l'on répond beaucoup aux sollicitations des partenaires que l'ont à un petit peu mis en veille toute la saison pour être un petit plus tranquille, donc le mois d'avril est souvent bien chargé, on essaye aussi de prolonger les périodes d'entraînements parce que l'on remarque qu'il y a des meilleures conditions à la fin de l'hiver. On essaye d'encaisser un maximum d'heure sur les skis sur le mois d'avril. Au mois de mai on déchausse complètement et on se régénère un petit peu, on pars en vacance souvent à cette période là et à partir de mi/fin mai on reprend progressivement la préparation physique parce que souvent on remonte sur les skis au mois de juin sur les glaciers, particulièrement celui de Val d'Isère et donc là on fait une dizaine de jours sur le glacier. L'été, c'est souvent des gros blocs de préparation physique avec quelques rappel skis dans les Dômes. Mais personnellement les deux derniers étés je suis pas allée skier en juillet et en août. En septembre en général on part en hémisphère sud. On fait vraiment un gros stage de reprise à Ushuaïa et après on enchaîne sur des stages très réguliers sur les glaciers en Europe au rythme d'à peu près une semaine sur deux voir trois. Et puis on reprend les compétitions début décembre et à partir de décembre on part en tournées d'une, deux, trois semaines toutes les trois semaines à peu près. Donc du coup, l'hiver c'est assez chargé. Sur une journée type de compétition, on se lève assez tôt le matin. On est souvent à l'hôtel en équipe. On prend le petit déjeuner, on se retrouve sur les pistes. On a le temps de faire une ou deux pistes d'échauffement, ensuite une reconnaissance du tracé et la première manche. On attend que les garçons passent. Après reconnaissance de la deuxième manche, on court la deuxième manche. A ce moment là, on a finit la compétition. Il y a la remise des prix une demi-heure après la dernière course. On s'alimente comme on peux à ce moment là et après cela s'enchaîne assez vite si on a une course le lendemain par ce qu'il faut enchaîner le soin kiné, le retour vidéo avec les entraineurs, la préparation des skis avec le technicien, la réunion du soir et puis on recommence, on se couche on se lève le lendemain matin. C'est vrai que c'est des journées qui sont un peu à mille à l'heure.
Quelle personnalité t’as inspiré étant jeune ?
Les personnes qui m'ont inspirées sur les "skis". Alors j'étais très petite quand Luc Alphand et Franck Piccard ont gagnés leurs médailles, et Franck c'est le papa d'une de mes meilleures amies et c'est vrai que je le voyais pas comme un grand champion mais comme le papa de ma meilleure amie qui était au bord de la piste qui nous donnait des conseils, donc c'était assez rigolo, mais c'était forcément un modèle parce que c'était Franck Piccard. Après un peu plus grande, j'ai adorée le ski de Jean-Baptiste Grange en slalom, je trouvais ça assez magnifique sa façon de skier et d'ailleurs ça l'ai toujours parce qu'il court toujours et il a cette légèreté qui est remarquable.
Quelle personnalité t’inspires actuellement et pourquoi ?
Il y en a beaucoup. Tout le monde se nourrit de différent exemple et pour rester dans le monde sportif je dirais Martin Fourcade parce que il à gérer sa carrière de la plus belle des façons. C'est un athlète d'exception, sportivement irréprochable et humainement très attachant. C'est quelqu'un qui a beaucoup de valeurs, qui les transmets. C'est remarquable la façon dont il a pris la décision d'arrêter aujourd'hui et la façon dont il est parti aussi. Il a la carrière et la fin de carrière dont tout athlète rêverais d'avoir.
La personnalité que tu rêverais de rencontrer ?
J'ai eu la chance déjà d'en rencontrer quelques unes dans le milieu du sport, c'est toujours hyper intéressant, hyper enrichissant ces échanges parce que ils nous apprennent aussi de leurs erreurs. C'est toujours hyper chouette d'en rencontrer.
Qui vas-tu voir le plus souvent pour des conseils ?
Des conseils en quoi, parce que du coup j'ai plusieurs personnes qui sont capables de me conseiller mais souvent, c'est ma maman et mon papa. Mes parents parce qu'ils sont capables de me conseiller dans tout les aspects de ma vie. Que ce soit ma vie sportive, ma carrière, mes choix professionnels, mes choix personnels aussi et ce sont des personnes en qui j'ai extrêmement confiance et pour qui j'ai énormément de respect donc j'écoute toujours très attentivement les conseils qu'ils peuvent me donner.
Le meilleur conseil qu'on t’ait donné ?
C'étais Gaby Molies, un ancien coach de la Fédération Française de Ski, qui a coaché Perrine Pelen et qui est un cousin par alliance de mon papa et du coup c'est un peu mon coach de cœur que je vais voir aussi un peu pour des conseils pour me rassurer et donc, il m'a dit une phrase que tous les sportifs et toutes les personnes devraient avoir dans un coin de leur tête c'est "qu'en fait, on ne corrige jamais des défauts mais par contre on peut travailler sur ses qualités". C'est à dire qu'un athlète peut avoir un défaut, et souvent il y à des coachs qui pour moi se trompent en voulant gommer ses défauts avec les athlètes. Les défauts ce ne sont pas quelque chose que l'on peut changer mais par contre on peut vraiment travailler sur les qualités. Et je trouve que c'est hyper important surtout dans le monde du sport où en fait souvent on va essayer de corriger ses défauts, où l'on voit le négatif alors qu'en fait les athlètes ont des capacités énormes et qui vont plutôt avoir une qualité que quelqu'un n'aura pas et c'est sur ces qualités là qu'il faut travailler. Donc moi j'essaie de me concentrer là dessus, aujourd'hui je suis consciente de mes défauts mais je suis aussi consciente de mes qualités et j'essaie de travailler sur celles-là plutôt que d'essayer de gommer mes défauts.
Quelle est ta plus grande fierté jusqu’à aujourd’hui ?
C'est pas facile... Ma plus grande fierté jusqu'à aujourd'hui... C'est de mener ma carrière avec plaisir et de ne pas être forcer à le faire.
Ton meilleur moment sur une piste de ski ?
C'est très cliché, mais c'était ma première victoire aux Jeux. C'était à Sotchi et en fait ce qui est drôle c'est que à l'arrivée de la course, je ne connaissais pas trop mon résultat parce qu'il y avait d'autres athlètes qui devaient passer et en fait j'avais tellement galéré à l'entraînement les deux jours précédents où j'avais ratée des portes ou j'arrivais pas à finir cette descente... ben en fait quand j'ai passée la ligne d'arrivée, le premier truc que je me suis dis, c'est "t'as passée la ligne". Mais en fait j'étais déjà très heureuse pour ça et je l'ai été encore plus quand j'ai su que j'avais gagné la médaille d'Or, mais cette ligne d'arrivée c'était plus symboliquement le fait d'être arrivée, vu que je n'avais pas réussi les deux jours précédents et puis c'était surtout la remise de la médaille sur le podium où en fait c'est un mélange d'émotion parce que l'on est hyper contente d'avoir gagné et l'on est complétement perdu parce que du coup on vient de valide l'objectif ultime d'une carrière de sportif de haut niveau et du coup on se demande un peu ce que l'on va faire demain. Donc c'est un mélange d'émotion hyper forte et puis d'avoir ma famille, mon équipe devant loi à ce moment là c'était hyper fort.
Le pire moment ?
C'était la même année, au même endroit, mais c'était quelques jours plus tard. C'était au slalom, discipline dans laquelle j'étais sensée gagner, vraiment, c'était "ma discipline" à ce moment là et en fait, j'ai fait une erreur d'engagement "bête", parce que les conditions étaient très compliquées, très difficile et au lieu de maîtriser mon truc, j'ai engagé, j'ai voulu un peu trop jouer et du coup je suis sortie bien trop rapidement, je suis sortie à la quatrième porte et j'ai eu un sentiment de frustration énorme et je m'en suis tellement voulue que j'avais juste envie de reprendre mes skis de remontée au départ et de repartir parce que j'avais vraiment fait n'importe quoi. Donc, c'était un moment de désordre dans ma tête.
Es-tu de nature stressé ? Et comment fais-tu pour faire diminuer ce stress ?
Oui, oui, je suis stressée. Comment je fais pour diminuer ce stress ? Je travaille dessus avec pas mal d'exercices de respiration, de confiance en soi aussi. C'est un travail de longue haleine et je pense que c'est aussi important d'avoir cette petite boule au ventre au départ, parce qu'une boule au ventre maîtrisée cela me permet de rester vigilante. Donc une sur confiance c'est pas hyper bon non plus.
As-tu un rituel avant une descente ?
Pas particulièrement, si ce n'est juste avant l'ouverture du portillon, la dernière phrase que je me dis, qui m'a été dite par un ami, ancien collègue d'équipe c'est "Fais toi plaisir, et fais chanter la neige". Je ne vous donnerais pas l'explication, moi elle me parle beaucoup.
Ta principale qualité ? Ton pire défaut ?
Qui peut-être aussi mon pire défaut, c'est mon insatisfaction permanente et ça énerve beaucoup mes entraîneurs parce que du coup ils pensent que je suis bien trop exigeante et que dès fois il faudrait relâcher mais je pense que cette exigence elle est une qualité parce qu'elle me permet justement de toujours me remettre en question et de toujours chercher à progresser, de trouver des moyens de progression et ces mon pire défaut aussi et là c'est plutôt la vision des coachs parce que du coup ils me disent "que tu es tellement exigeante que tu mets tellement de choses dedans que si il y a un truc qui ne va pas bien, du coup tu es effondrée parce que tu es trop exigeante avec toi même et que tu devrais relâcher et tu devrais prendre un peu au feeling les choses". Donc voilà c'est un petit peu pour ça que c'est mon plus grand défaut et ma plus grande qualité.
Un défaut que tu ne supportes pas chez les autres ?
Oui, oui. Il y en a un. Je dirais le manque de ponctualité. Et en fait, ces un problème que je ne supporte pas surtout en équipe, parce que nous sommes nombreux, tous ensemble et on dépend des uns et des autres. Quand je faisais tout à l'heure le point de ma journée, on part tous ensemble en même temps sur les pistes et en fait j'adore les moments où l'on a les l'hôtel en bas des pistes, parce que comme cela on ne dépend de personne et c'est vrai que les gens qui arrivent en retard ça me met un peu hors de moi parce qu'en plus dans ces journées là on est un peu stressé, on essaye de tout mettre en ordre pour que tout aille dans le bon sens et il y en a toujours un qui est en retard et ça m'agace fortement mais j'y travaille, vraiment.
Le verre à moitié vide ou à moitié plein ?
Ben cela dépend vraiment des périodes. J'essaie de travailler sur le verre "à moitié plein" parce que finalement il n'y a jamais rien de grave en fait dans ma vie aujourd'hui. J'essaie de minimiser les petites choses qui peuvent m'agacer parce que j'ai une vie d'exception et du coup il vaut mieux que je regarde le verre "à moité plein" parce que j'ai la chance de ne pas être confronté à des choses terribles.
Une devise ?
Libérté, Égalité, Fraternité. La devise de la France parce qu'elle symbolise beaucoup de chose. Ce sont de belles valeurs si on y réfléchit bien et que l'on ne dit pas juste comme cela en l'air.
As-tu un surnom ?
J'en ai plusieurs. J'ai "Marinette", ça c'est ma maman qui m'appelle 'Marinette". Puis en fait, pas mal de gens m'appellent "Marinette". "Petite Marie" aussi, beaucoup dans l'ancienne équipe parce que j'étais "la petite", j'étais un peu l'enfant de l'équipe, du coup, "Petite Marie". Et "Marbeuch", mais c'est pas mon préféré, mais c'était mon surnom du lycée.
Ton plat préféré ?
Je suis assez gourmande, donc j'aime bien manger. J'ai eu la chance de grandir dans une famille où l'on cuisine bien, c'est vrai que je pense aux petits plats de ma maman et c'est difficile d'en choisir un comme ça, mais elle fait un Bourguignon d'exception.
Ta boisson préférée ?
Je suis pas très soda, j'ai peu était habituée à boire du soda. A la maison il n'y en avait pas du tout. Aujourd'hui encore je boit peu de soda. Le café j'aime bien mais je suis pas une accro. Je bois pas mal de thé. Mais sinon, l'eau, je pense que cela compose les trois quart de mon hydratation journalière.
Si tu étais un acteur / une actrice ?
J'adore Julia Roberts. J'aime beaucoup le femme qu'elle est, qu'elle représente. J'aime beaucoup son sourire. Elle a un sourire qui fait passer beaucoup de chose. Et je dirais une deuxième parce que c'est dur de choisir, Meryl Streep aussi. En fait, ce sont des femmes fortes. Je dirais même plutôt Meryl Streep. Julia Roberts c'est plus son sourire qui transmet énormément de chose mais Meryl Streep, c'est une femme qui transmet beaucoup de valeurs. Oui, c'est vraiment une "belle" femme, vraiment un beau modèle.
Ton film préféré ?
J'ai re-regarder Les Choristes, et c'est un film hyper émouvant je trouve. Ca m'a fait du bien de le revoir, çà m'a fait plaisir. C'est un film qui me fait assez frissonné.
Ta série préférée ?
Je suis pas très série parce que j'en entend beaucoup parler et que je me dis que c'est très addictif et que j'ai beaucoup de choses à faire et que si je commence à me faire piéger par les séries, je vais vraiment plus faire grand chose. Donc c'est vrai que je me suis pas trop plonger dans les séries mais je suis à peu près sur qu'un jour j'y viendrais. Donc je répondrais à cette question dans une prochaine interview.
Ton artiste préféré ?
Un artiste que j'aime bien : Niki de Saint Phalle. J'aime beaucoup ces "bonnes dames", les Nanas, et je me souviens que cela m'avait inspirée sur un cours d'Arts Plastique où l'on s'était essayés à la poterie avec une amie et on avaient fais quelque chose d'assez colorés ressemblant aux oeuvres de Niki de Saint Phalle et j'aime bien l'image qu'elle renvoie de la femme.
Gourmandise préférée ?
Le chocolat. Le chocolat noir, noisette. C'est du basique, mais j'aime bien ça. Et puis après, les gâteaux, j'aime bien les faire, mais j'aime moins les manger et je suis plutôt gâteau classique que le gâteau à la crème. Je suis plus brownies, cookies, des choses comme cela. Voilà, j'aime bien pâtisser, j'aime bien les faire et les manger après.
Si tu étais un/e humoriste ?
Il y en a beaucoup. Là j'ai encore plutôt des femmes en têtes. Mais je trouve qu'il y e pas mal d'humoristes inspirantes en ce moment. C'est difficile de faire un choix. Il y a des humoristes qui font passer des choses assez intéressantes sur la société en ce moment. En tout cas, si j'étais humoristes j'aimerais bien mon métier.
Si tu étais une chanson ?
La chanson que j'ai beaucoup écouté pendant les Jeux, c'est Stay Gold de First Aid Kit parce que j'aimais bien le rythme et les paroles m'inspirés.
Un livre de chevet ?
Le livre que je lis en ce moment c'est la biographie de Michaël Jeremiasz. C'est un tennisman handisport. Je lis pas mal de biographie de sportif en ce moment parce que je me pose beaucoup de questions sur ma carrière aussi et donc c'est donc hyper inspirant de voir un peu les phases que les autres sportifs ont traversés et l'ont se rend compte que l'on en partage quelques une avec eux. Donc, voilà, en ce moment c'est plutôt des biographies de sportifs.
Avec quelle personne célèbre partirais-tu en vacances ?
Aucune, parce que je préfère partir avec mon amoureux.
L’appli indispensable et pourquoi ?
Soit Deezer, parce que c'est là que j'ai toute mes playlists de musique et c'est toujours chouette d'avoir de la musique sur soi à peu près tout le temps à portée de main. J'écoute aussi pas mal France Inter, surtout quand je suis à l'étranger. Cela me permet de garder le lien avec ce qui se passe en France et puis Google Maps parce que c'est toujours bien de savoir où l'on est et où l'on va.
Une émission télé ?
Je regarde pas ma Quotidien. C'est une activité un petit peu décalée, il y a des intervenants intéressants. Ca met un peu de légèreté dans un quotidien un petit peu moins drôle.
Regardes-tu du sport à la télé, si oui, lesquels ?
Plutôt le rugby, les Jeux et beaucoup de biathlon, c'est très pratique car c'est sur la chaîne L'Equipe, le ski de bosse. Je suis forcément abonnée à Eurosport pour le ski alpin.
Ton petit plaisir un peu honteux ?
J'ai honte de rien, j'assume tout ce que je fais dans ma vie.
Qu’emmènes-tu sur une île déserte ?
Mon crochet et des pelotes de laines, comme cela je suis sûre de ne pas m'ennuyer.
Si tu étais une partie du corps ?
Mon petit doigt, mon agénésie à gauche, parce que c'est ce qui fait ma particularité et je trouve qu'il a sa personnalité. Enfin je trouve et en même temps c'est ce que l'on me dit et il a même un nom, il s'appelle "Le petit doigt". Donc oui, mon petit doigt gauche.
Si tu devais changer une chose chez toi, une seule, quelle serait cette chose ?
Il y a quelque temps, je vous aurait répondu mon nez, et puis finalement, pareil, c'est ce qui fait aussi notre personnalité, enfin ma personnalité en tout cas, du coup je n'ai rien envie de changer chez moi.
Si tu avais un super pouvoir ?
Ca serait celui de se déplacer hyper rapidement là où je dois être car je trouve que je perds beaucoup trop de temps dans les transports et j'aimerais bien me transporter en un claquement de doigt.
As-tu un autre sport favori ?
J'en ai plusieurs, mais j'aime bien faire de la randonnée, juste de partir avec son petit sac à dos, ses chaussures et de parcourir un peu les alentours de la maison parce que j'ai la chance d'habiter à la montagne et du coup d'avoir un terroir de jeu exceptionnel. J'aime bien la rando en été et en hiver aussi.
Si tu n’avais pas été skieuse, qu'aurais-tu aimé faire ?
Ce qui est bien, c'est qu'un jour je ne serais plus skieuse et que j'aurais l'occasion de faire ce que j'aurais aimé faire, mais voilà, je ne sais pas pour l'instant parce que je suis vraiment à fond dans le ski et parce que j'ai également du mal à me projeter sur "l'après". Mais il n'y a rien que le ski m'ai empêché de faire qui me tenait vraiment à coeur.
Dans un sport collectif, dans quelle équipe aurais-tu aimé jouer ?
Dans l'équipe de Hand multi médaillés, je trouve que c'était une équipe invincible. Il y avait vraiment quelque chose de fort qui se passer dans cette équipe et je pense que ça devait être pas mal d'en faire partie.
À quoi penses-tu avant de t’endormir ?
J'essaie de trouver un truc positif dans ma journée, de m'endormir sur quelque chose de positif, parce que dès fois on finit mal la journée et du coup dès fois, c'est bien de juste se rappeler qu'il y a eu un truc qui c'est bien passé dans votre journée, un truc positif, c'est ma sœur qui m'a donnée cette petite astuce.
Un rêve de gosse ?
Il y en a bien trop, mais je pense que je suis entrain de réaliser le plus gros. Donc c'est de vivre quelque chose de vraiment extraordinaire dans ma vie. C'était pas de devenir championne parce que c'était pas forcement un rêve de toute petite mais oui ça et de vivre là où j'ai grandi. Je suis pas fixée, je peux déménager un jour mais j'ai beaucoup de chance d'avoir la possibilité de vivre là où j'ai grandi parce que j'adore cet endroit.
Quels sont tes objectifs pour l’avenir ?
Il y en a plusieurs. Dans l'idée, je vais déjà continuer le ski, donc je souhaite continuer jusqu'au prochain Jeux en me laissant la possibilité d'arrêter avant si je sens que je vais trop loin et puis après l'avenir mes objectifs serait d'arriver à switcher entre ma carrière de sportive de haut niveau et ma carrière de l'après des meilleures manières et donc d'essayer d'anticiper au maximum les choses.
Des personnes que tu aimerais que nous interviewons ?
Il y en a beaucoup, il y a beaucoup de personnes hyper inspirante. J'aimerais bien que vous alliez voir Benjamin Daviet qui est un skieur nordique en handi, qui a beaucoup de choses à partager, qui est un peu bourru de première approche mais qui est vraiment hyper intéressant.
La question que tu aurais aimé que je te pose ?
J'ai déjà répondu à beaucoup de question quand même, du coup il n'y en a pas une qui me vient à l'esprit spécialement.
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Twitter : @MarieBochet
Allez les Françaises, Allez les Français – Janvier 2021 - Interview réalisée à distance en avril 2020
Crédit photos : Grégory Picout via la Fédération Française Handisport.
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