Interview "Egalement Championne" de Coraline Vitalis, triple championne d'europe à l'épée
Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir la meilleure représentante française en épée, la Guadeloupéenne Coraline Vitalis. L’escrimeuse formée au club du Chevalier de Saint-George du Gosier est triple championne d’Europe après avoir été championne du monde junior.
Bonjour Coraline, peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour, je suis Coraline Vitalis et je suis née à Pointe-à-Pitre dans l’archipel guadeloupéen. Je suis amoureuse et fière de mon île que j’ai plaisir à découvrir et redécouvrir quand j’en ai la possibilité. Je suis passionnée de voyage et j’ai pratiqué de la guitare pendant 8 ans.
Je suis escrimeuse depuis l’âge de 8 ans, en parallèle j’ai fait de la natation pendant 9 ans car pour ma mère « il n’est pas concevable d’habiter sur une île et de ne pas savoir nager ». Pour ma part j’ai détesté la natation, mais ça m’a bien servi pour les cours de sport au collège et au lycée. Avant l’escrime j’ai fait du tennis.
À 15 ans j’ai été médaillée de bronze aux championnats d’Europe cadet. J’ai quitté ma Guadeloupe et j’ai intégré le pôle France senior en étant encore junior à l’âge de 17 ans en 2012. En 2015 je suis devenue la première championne du monde junior française et en 2019 j’ai remporté les Championnats d’Europe, douze ans après Laura Flessel.
Coraline, peux-tu tout d’abord nous présenter ta discipline, l'escrime et plus particulièrement l'épée ?
L’escrime est un sport de combat à opposition direct dont le but est de toucher sans se faire toucher. Il y a trois armes très différentes les unes des autres, le fleuret, l’épée et le sabre.
À l’épée, contrairement aux deux autres armes, il n’y a pas de convention. C’est l’arme la plus facile à comprendre pour les non-initiés. Le premier qui touche marque un point, si les adversaires se touchent en même temps, les deux marques un point. L’autre spécificité de l’épée c’est que tout le corps est une surface valable. On peut donc toucher tout le corps, de la tête aux pieds en passant par la main.
Comment es-tu arrivée à l'escrime ?
Par hasard. J’ai découvert l’escrime lors d’une journée porte ouverte à la MJC du Gosier (en Guadeloupe) et j’ai tout de suite accroché.
Intéressé par un autre sport à l’époque ?
À l’époque je faisais du tennis mais je ne m’y intéressais pas énormément. Je n’ai pas été intéressée par d’autres sports.
Ton premier souvenir "escrime" ?
Mon premier souvenir c’est quand j’ai rencontré monsieur René-Claude GROS-DUBOIS, le président de l’époque du Club du Chevalier de St-Georges au Gosier. Il m’a fait faire quelques déplacements d’escrime et a dit à ma mère que j’avais toutes les aptitudes nécessaires pour faire de l’escrime et devenir une championne.
Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?
Je dirais l’opposition, le combat et le coté stratégique. Mais honnêtement je ne me suis jamais posé la question, je suis juste tombée amoureuse de ce sport sans chercher à savoir pourquoi.
A à quel moment as-tu pris conscience que tu pouvais remporter des titres internationaux ?
Quand j’ai été sélectionné pour la première fois en équipe de France à 15 ans et que j’ai remporté ma première médaille internationale.
Peux t'on vivre de "l'escrime" ?
Certains le peuvent, mais dans la majorité des cas non. L’escrime est un sport amateur, très peu médiatisé et donc peu connu. Dans mon cas je peux compter sur mes parents, mon club et également depuis peu sur la Team Pôle emploi récemment créée.
Qu’est-ce qui te fait lever le matin ? Qu’est-ce qui te motive ?
L’envie de progresser, de faire évoluer mon jeu. L’envie de gagner et d’étoffer mon palmarès. C’est ce que qui me motive.
Comment s’organise ta saison sportive ? Peux-tu nous décrire une journée type ?
La saison sportive est assez intense. Elle commence par une période d’affutage et une grosse préparation physique en général entre Septembre et Novembre, puis en décembre le marathon des coupes du monde et Grands prix commence. On a environ deux compétitions par mois, c’est-à-dire toutes les deux semaines avec une pause en Mars ou en Avril. Fin Juin il y a les Championnats d’Europe et mie Juillet les championnats du monde.
On a en général deux entrainements par jour de durée différente selon les axes de travail. Une semaine type sans compétition le weekend c’est 3 séances de préparation physique, 2 séances d’assauts (escrime) et 2/3 leçons (séance spécifique pendant laquelle on répète, peaufine et/ou apprend des gestes techniques en face de l’entraineur), ainsi que de temps en temps des fondamentaux (déplacement escrime). À ceci s’ajoute la récupération active ou via un massage avec les kinés.
Quelle personnalité t’inspires actuellement et pourquoi ?
Rien à voir avec le sport, mais j’aime beaucoup Christiane Taubira. Pour moi elle incarne la force, elle a une personnalité qui ne laisse pas indifférent, elle sait faire preuve d’humour et à une répartie extraordinaire. Elle est une véritable Wonder Woman !
La personnalité que tu rêverais de rencontrer ?
Christiane Taubira du coup et Michelle Obama.
Ton meilleur moment sur une piste d'escrime ?
Le moment où je crie, après une victoire lors d’un match très tendu. C’est très libérateur.
Le pire moment ?
La défaite ! Quand mon adversaire met sa 15ème touche et que la compétition s’arrête pour moi.
Quelle musique pour t’accompagner durant une séance ?
Peu importe, tant que c’est dynamique.
Es-tu de nature stressé ? Et comment fais-tu pour faire diminuer ce stress ?
Oui et non mais quand je le suis-je parle avec ma famille, mes amis et mon copain, ça me permet d’extérioriser, et je me pose en écoutant de la musique par exemple.
Ta principale qualité ?
Ma détermination.
Ton pire défaut ?
Ma franchise en toute circonstance.
Un défaut que tu ne supportes pas chez les autres ?
L’hypocrisie.
Une qualité que tu apprécies chez les autres ?
La capacité à écouter.
Le verre à moitié vide ou à moitié plein ?
Le verre à moitié vide mais je travaille sur moi afin d’être plus positive. Bientôt ce sera le verre à moitié plein !
Ton expression favorite ?
Sa ki la pou-w, dlo paka chayéy (= ce qui est pour toi, l’eau ne l’emporte pas).
As-tu un surnom ?
Kako et Caro.
Ton plat préféré ?
Incontestablement, le fricassé de Lambi. Le lambi est un mollusque qui vit dans un énorme coquillage qu’on retrouve dans la caraïbe.
Ta boisson préférée ?
L’eau.
Ton film préféré ?
Le roi lion.
Ta série préférée ?
How to get away with murder.
Ton artiste préféré ?
Patrick St-Eloi.
Gourmandise préférée ?
Le chocolat noir.
Si tu étais une chanson ?
Indeboulonab – Patrick Saint-Eloi (C’est une chanson en créole dans laquelle St-Eloi remercie le peuple guadeloupéen et fait son éloge).
Un livre de chevet ?
N’importe quel livre de Guillaume Musso, ils sont sympas et faciles à lire ou encore Le chuchaoteur de Donato Carrisi.
Avec quelle personne célèbre partirais-tu en vacances ?
Trey Songz.
L’appli indispensable et pourquoi ?
Safari, on peut tout faire à partir de safari.
Une émission télé ?
Quotidien.
Regardes-tu du sport à la télé, si oui, lesquels ?
Non, je regarde seulement l’escrime quand on a la chance de passer à la télé.
Qu’emmènes-tu sur une île déserte ?
Des livres !
Si tu devais changer une chose chez toi, une seule, quelle serait cette chose ?
Rien, je suis comme je suis et ça me convient.
Si tu avais un super pouvoir ?
Être invisible.
On te confond avec qui ?
Personne.
As-tu un autre sport favori ?
Non.
Dans un autre sport collectif, dans quelle équipe aurais-tu aimé jouer ?
Aucun.
À quoi penses-tu avant de t’endormir ?
À la Guadeloupe.
Un rêve de gosse ?
Je rêvais d’avoir un cheval quand j’étais petite.
Quels sont tes objectifs pour l’avenir ?
Remporter une médaille olympique.
Des personnes que tu aimerais que nous interviewons ?
Daniel Jerent et Joris Bouchaut.
Son site Internet
https://www.coralinevitalis.com
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Allez les Françaises, Allez les Français – Avril 2020
Photos mises en ligne avec l’accord de Coraline Vitalis.
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